135 Un monde de paix

    Et voilà encore une utopie qui démarre! Si l'on s'en tient à des faits établis et considérés comme immuables, il ne sert à rien de continuer cette lecture, sinon on peut continuer.
    Dans bien des pays dont le nôtre se crée des zones dites de "non-droit" où la police n'arrive pas à faire respecter la loi républicaine. Les habitants sont soumis au bon vouloir d'une clique, d'une bande de petites ou grosses frappes qui dictent comment se conduire dans cette micro-société.     Il est vrai que de tout temps ce genre de situation a existé pendant plus ou moins longtemps et toujours les forces de l'ordre ont repris le dessus sur des situations difficiles voire explosives pour la population.
    Dans les pays récemment en guerre comme le Ruanda, le Kosovo et bientôt l'Afghanistan, après la période de guerre suit une période de désarmement général. Les raisons sont connues: éviter les représailles envers ceux qui pourraient être livrés à la vindicte populaire ou les règlements de compte sanglants. Sous la pression des Nations Unies quelques résultats sont obtenus, mais sous les matelas, des kalachnikovs resurgissent comme par miracle, des champs de mines, parfois anti-personnel, ne font pousser que des cris d'horreur.
    Les marchands d'armes et de sécurité militaire tiennent encore aujourd'hui le haut du pavé et regardent d'un air dédaigneux les endroits du monde où il n'y a pas d'explosions. Pourtant la majorité du monde, au premier rang duquel on retrouve les femmes, aspirent à un monde de paix. Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre que la paix passe par l'abandon de toutes les armes. L'harmonie avec son voisins, la faune sauvage et la nature en général passe par le renoncement à toute agression gratuite de notre bien commun: la vie. La Terre n'est pas une source de plus-values, mais un monde de richesses à entretenir et à faire prospérer.
    Actuellement tel n'est pas le cas, on essaie d'attribuer une valeur marchande à toutes choses: un terrain, une maison, un être vivant a un prix. Lorsqu'un pays est en proie à la guerre, à la déstructuration mentale et que rien n'a d'importance sinon sauver sa peau, les belles paroles humanistes sont des cautères sur une jambe de bois. Dans un discours où une puissance économique, doublée d'une vision biblique des rapports humains entre eux, essaie d'imposer son mode de vie à toute la planète, il serait logique qu'après la destruction d'un pays (par vengeance ou non), il lui soit imputé des dommages de guerre. Mais attention, pas n'importe quel dommages!
    Si "l'american way of life" est ce qui attend les hommes "all over the world", il serait logique que les maisons des Afghans soient remplacées par des "bungalows made yin USA" dont le coût pourrait être facilement calculé sur l'habitat de l'américain moyen. Ce serait là peut-être la façon pour les Etasuniens de montrer à la face du monde que cette guerre, avec la destruction des deux tours de Man Nathan, est un revirement de sa politique expansionniste.
    La volonté qui nous anime tous pour plus de justice, moins de destructions, plus d'amour entre nos frères se heurte aux intérêts guerriers à toutes ces entreprises de l'armement dont l'absolution des péchés consiste à psalmodier "deux à terre et trois pavés".
    Arrêtons de fabriquer des armes qui se transforment en larmes!     Qu'enfin un état responsable sorte toutes les armes de son territoire et qu'il en empêche toute importation!