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Vers un monde de l'imaginaire
22 mars 2008

278 Je suis une merde

    Dans toutes les façons de se comporter les uns avec les autres, il en existe une, la normalité, qui ne souffre d'aucune critique. Pourtant, à y regarder de plus près, en changeant l'éclairage, il y aurait beaucoup à dire sur ce qu'il est bienséant d'avoir dans la tête, sur la tête, autour de son corps, dans sa zone d'influence etc. Dans ce mode d'être imposé librement par la majorité, il est obligatoire de se doter d'une armée à terroriser, d'une monnaie à frapper, d'un drapeau à agiter, d'édiles à acclamer, d'une famille à fonder, d'un dieu à vénérer, de produits à consommer, de poubelles à gérer, d'autoroutes à emprunter, d'énergies à s'approprier, d'une nature à exploiter, que sais-je encore... Renoncer à un de ces commandements plonge le quidam fautif dans l'obscurantisme (c'est éventuellement vous).  Les autres congénères bien-pensants se détourneront alors de vous, vous rangeant dans les personnes à éviter, parce qu'elles puent. Quelque argument que vous soutiendrez pour justifier votre manque de volonté pour entrez de plain pied dans le système de la normalité risque d'être de nouveau compris comme un de vos naufrages personnels supplémentaires.
norm1    La discussion a tourné court, chacun campant sur une position plus ou moins inexpugnable. Pour ceux qui sont majoritaires: les tenants de la tradition qui perdure au cours des générations, la fierté d'être dans la bonne équipe leur fait gonfler le torse. Pour les autres, le malaise, conscient ou pas, d'être embringué dans une société qui ne leur convient pas, leur fait traîner une existence morne. À ces derniers, dont je crois faire partie, je tenterais de les rassurer en pointant les signes d'un retournement lent mais profond des aspirations de la population: après tout, quelque part, il y en a marre du mode de vie américain (tout est sensé exister à profusion)! Et on est de plus en plus à le dire.
    Et puis, surtout, surtout, si on me prend actuellement pour une merde, c'est peut-être que le refus de se battre, de rentrer dans le jeu de la compétition, avec comme corollaire la mise en oeuvre de la "loi du plus fort" (imposition de ses vues sur les autres, par la prise de force de la parole, en prenant bien soin de ne pas la lâcher, suivie d'ordres à exécuter; ce qui peut conduire à la dictature).
Par un besoin inhérent à notre individualité et à notre faculté intrinsèque de pouvoir réfléchir par nous même, nous avons besoin de confronter nos idées et sentiments. La sagesse normalement acquise au cours de la vie, en introspection de soi et d'attention de ce qu'est l'autre, devrait nous inciter à avoir des propos de plus en plus modérés d'une part et des convictions quant à comment se comporter dans la vie de plus en plus fortes d'autre part. Pourtant, on se rend compte que tous, nous évoluons séparément et plus ou moins rapidement selon les sujets. Dans les faits, ce qui nous permet d'avancer dans les échanges, c'est la forme plus que le fond; le fond, on l'a en nous et il permet de s'extérioriser sous une certaine forme (gestes, paroles, regards entendus). D'aucuns prétendent que le silence (absence de signes) est une forme d'expression: "qui ne dit rien consent"; pour ma part, ce serait plutôt le signe d'une certaine "légumerie" entretenue par les beaux discoureurs qui génèrent et entretiennent la "majorité silencieuse", celle qui a enfin été domptée pour adorer les stars du petit écran et ne plus penser par elle-même. "On vous aime, vous qui regardez nos programmes!" va, c'est inéluctable, se transformer en toute innocence et sans être vraiment affirmé par: "On va vous faire avaler des couleuvres, mais petites pour commencer".
    Souvenez-vous que les gros médias actuels sont tenus par les bétonneurs et les avionneurs, des multinationales de la presse people qu'on ne prend certes pas pour de la m....

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