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Vers un monde de l'imaginaire
19 mars 2008

177 Réunion préparatoire au "village alternatif"

    lors du sommet du G8 qui aura lieu les 2 et 3 juin 2003 à Évian, en France, à la frontière de la Suisse, deuxième réunion du genre le 18 février chez un pote.
    C'est au cours d'une soirée chaleureuse autour d'une fallait-pas que les débats commencèrent par une proposition de l'association "les idées bleues" pour la mise à disposition d'une yourte, plus la présentation par cette même association de la spiruline, de sa culture et du bien pour la santé; leurs membres principaux étant de formidables chercheurs et nutritionnistes, plus d'autres trucs comme la salade sauvage, comment la reconnaître etc... Une yourte leur paraissait une bonne façon de commencer un village.
    Les alternatives pendant la soirée furent peu à peu esquivées et on apprit qu'un mannequin pour apprendre le bouche à bouche coûtait 22.000 francs et que ça ne se prêtait pas comme ça!
    Au secours! Il reste encore du chemin pour que l'affrontement redevienne évitable. La base de repli pour les violeurs de zone rouge devenait par trop évidente. Pour ceux qui veulent faire mal au système sans se faire mal, le morceau était un peu dur à avaler. L'impression sourde que l'autonomie en action sous toutes ses formes: énergie, nourriture, bio construction, phyto-épuration etc ne serve de paravent à des groupes qui veulent en découdre physiquement avec des forces de l'ordre suréquipées (et qui n'attendent que ça) a quelque chose d'effrayant. On connaît le résultat; pansement et liquide physiologique.
    Ce n'est pas une alternative que d'acheter du matériel médical. Nous, proposeurs d'alternatives, nous sentons floués, car, si le titre est gardé: "village alternatif" et si dans les réunions préparatoires il est fait si peu de cas des alternatives réelles, c'est à se demander si ça ne va pas nous retomber sur la gueule: "Gros titre de la presse: 250 morts à Évian / Le village alternatif servait de base de repli de ces black-blocks qui ont égratigné la peinture des grilles de protection du bunker du G8."
    On exagère à peine! Les affaires  montées en épingle qui font prendre 10 ans de retard sur la paix, le désarmement ne profitent qu'à certains. Ce fut une triste soirée pour des militants prônant un autre monde possible.
    Suite aux récentes manifestations mondiales contre la guerre et le développement des mouvements pacifistes, nous avons l'impression de retomber dans le cauchemar de la confrontation directe stérile. Les armes ne sont pas de notre côté et pourtant on organise des lits d'hôpitaux pour parait-il parer à toute éventualité.
    Il est peut-être trop tôt pour savoir ce qui se passera à Évian sur le terrain, mais en tout état de cause, il serait souhaitable de sortir de nos pensées les "épisodes sanglants". On nous rétorquera que l'expérience de ce genre de sommet nous contraint à de tels préparatifs, mais que cela ne barre pas la route aux alternatives, que diable...
    La prise de conscience progressive et/ou soudaine d'une opinion publique constatant chaque jour un recul de leurs liberté, nous semble  plus à privilégier que de mettre de l'huile sur le feu par une confrontation directe. Il existe une plage de manoeuvre entre passivité totale et quolibets adressé aux flics, puisque les 8 "grands" font la sourde oreille. Titiller les consciences est certes plus long qu'un coup de poing dans la mâchoire, mais au moins l'opposition aux saloperies imposées par le capital, via les états pourra être proposée une fois de plus à l'opinion publique (on sait ce que valent la plupart des média!). Tant que l'on peut frôler les herses d'une manière joyeuse et néanmoins militante, il faut le faire. Les activistes violents ne doivent pas prendre en otages d'autres moins virulents.
    D'autres actions peuvent perturber le capitalisme: le barbouillage des panneaux publicitaires ou tout ce qui est imposé à notre vue sans rétribution du regardeur (comme cela devrait être dans une économie où tout est à acheter et à vendre): l'espace publicitaire n'est pas l'espace naturel, et ça, personne n'y peut rien!
    De toute façon , comme aucun argument ne tient avec la fameuse dégradation des biens d'autrui devant les juges et la police, le seul justificatif qui reste c'est que l'on n'est pas payé pour regarder tous ces slogans qui polluent les villes et notre existence à longueur d'année. Agresser la publicité avec les mêmes armes (pinceaux, couleurs) peut donner un coup de semonce à la vente des produits et bien emmerder l'économie de marché. Pour cela il existe 3 associations antipub qui n'attendent que ça: Paysages de France, Casseurs de pub, Résistance à l'agression publicitaire (www.antipub.net).
    Cela changera des distributeurs de billets et des banques, de plus les panneaux publicitaires sont (encore) mal gardé et plus nombreux. Cela permettra aussi de recycler les Black Blocks vers un des rouages essentiel de la consommation qu'est la publicité et donner libre cours à pleins de talents artistiques. Le réseau a déjà expérimenté à Bure en Lorraine.
    Pour encore limiter les risques, il vaut mieux utiliser de la peinture à l'eau sur les surfaces vitrées et n'importe quoi sur les supports papier. Nous avions proposé aussi de se balader avec de faux appareils photos en carton lors des manifestations afin de mettre mal à l'aise les forces de l'ordre en les tenant sous la peur de la médiation de leurs exactions éventuelles. Ca ne marchera qu'une fois (découverte de la supercherie obligeà, mais il suffit que ce soit la bonne!
    Le remue-ménage pourra alors être plus fort et donc pour ceux qui veulent  pousser un peu plus loin...? Le but est de décontenancer les sbires des profiteurs, et en ayant très peu à se reprocher; ce pourrait être considéré comme du théâtre et de l'art (quand-même orienté anti-capitaliste).
    Beaucoup d'intox et de gaieté: il nous reste encore ça pour les rendre chèvres (c'est leur année parait-il). Avec une orientation de contre-sommet plus ludique, on pourra rallier, donc faire venir à Évian une grosse frange des alternatifs, si on leur donne des sueurs froides dans le dos, évidemment ils seront moins nombreux. Que voulons-nous?

On a mis notre équipe sur la construction d'un micro: shut-motus-et bouche-cousue.
Après un film des Monthy-Python, tout s'éclaircit.

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