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Vers un monde de l'imaginaire
19 mars 2008

171 L'eau d'ici est bien meilleure que l'au-delà

image002    La nature pourrait très bien se passer de l'humain pour son entretien, d'autres animaux s'en chargeraient fort bien et s'en occupent déjà dans les endroits reculés voire inaccessibles. Or l'homme a envie de s'occuper de tout, et lorsqu'il réfléchit, il a tout compris comment ça fonctionne. Mais à chaque fois le problème empire. C'est plus fort que lui ; il aime tellement la nature qu'il la démolit. Ce sera peut-être une thèse ou une psychanalyse de groupe qu'il faudrait commencer.
    Suite aux graves inondations de 2002 dans le Gard, le problème hydrogéologique aurait dû être reposé en d'autres termes que des travaux de curetage de rivières et réparations de voirie.
    Une rivière dispense l'eau, la vie sur ses berges; autant la retenir le plus longtemps possible dans le paysage avant qu'elle ne se jette à la mer. Lorsque la pluie tombe; naturellement elle va s'écouler en choisissant la plus grande pente. Alors qu'il n'est qu'un ru, un caillou suffit à le détourner de son cours normal. Si le caillou est bien placé, deux petits rus se formeront. A l'état naturel ce phénomène  existe formant des îles plus ou moins grandes. De grosses rivières peuvent même se perdre dans des marais.
    Les politiques, les élus, les "rafteurs", eux, ont une autre optique: lisser les débits en tubant ou canalisant systématiquement les flux. La conséquence c'est que des millions de mètres cube d'eau partent à la mer en accéléré, au lieu d'irriguer la terre et de faire un tampon naturel contre les crues et la sécheresse. Pour leur politique, ils arrachent les arbres dont certains peuvent emmagasiner 200 litres d'eau comme les saules adultes. Les noisetiers, les peupliers, les sureaux eux aussi adorent l'eau. On assiste à la réalisation du contraire de ce qu'il faudrait faire, et peu de personnes ont ce raisonnement pourtant logique. Tout le monde est englué par cette vision fausse de l'assainissement à grande eau courante, qui courre tellement vite qu'elle n'a plus le temps de jouer son rôle abreuvant.
    Nos aïeuls avaient patiemment imaginé des solutions de partage de l'eau le long de son cours par des biefs et des vannes à échelle humaine, mais parallèlement des travaux pharaoniques s'engageaient pour des barrages monstres qui engloutissaient des vallées entières avec les villages en sus. Des conduites forcées furent mises en oeuvre pour alimenter les villes "babyloniennes" où les habitants des campagnes furent parquées, tout ceci au nom du progrès, de la croissance et du développement. Eaux souillées, eaux maltraitées, poissons morts, un désastre que maintenant tout le monde reconnaît. Il est grandement temps de faire machine arrière pour qu'elle retrouve sa limpidité originelle.
    Les erreurs passées devraient nous servir à être un peu plus humble vis à vis de cet élément indispensable. Cela passe inexorablement par une population mieux répartie sur le territoire et plus consciente de la quantité d'eau qui lui est nécessaire et de la qualité des eaux usagées relâchées.
    Au moment où dans les banlieues le malaise devient grandissant, où l'eau pue le chlore en démolissant la flore intestinale, où les OGM arrivent sur nos tables d'une manière autoritaire, il est temps de réoccuper le terrain des valeurs retrouvées. Comme disait Voltaire, allons cultiver notre jardin. Le problème c'est que les trains ont concouru à l'exode rural au début du XXème siècle et qu'après coup on a fermé les lignes (l'exode était consommé), les agriculteurs devenant moins nombreux, la mécanisation aidant, le phytosanitaire parachevant le tableau, les terres se sont regroupées ou ont été carrément abandonnées. La déconcentration des zones urbaines passent obligatoirement par l'attribution de parcelles, à d'hypothétiques nouveaux venus.
    L'agriculteur ne contrôlant qu'imparfaitement sa production, avec toutes ces primes à l'hectare accordées par l'état ou l'Europe, tout cela dans un système marchand qui marche de plus en plus sur la tête, ne favorise pas le changement des mentalités. Beaucoup s'accrochent aux bribes de leurs acquis, soignent la rentabilité au dépend de l'écologie, donc d'un monde qui pourrait être pérenne.

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