156 Puisque je vous le dis

    À vrai dire, l'espèce humaine sur le sol d'Éden a envie de compter sur ses doigts. Il mesure ses richesses, remplit ses greniers, ses bas de laine de biens à nul autre pareils. Il s'agit de préserver tout ça et ne pas se faire voler. Pensez-vous, d'autres hommes de toute confiance se chargeront pour vous d'assurer la protection de ce qui vous est précieux. Et puis plaf! c'est le cambriolage, l'arnaque. Le mal est fait: plus moyen de se retourner, d'autres vont profiter de tous vos efforts "d'amasseur", en riant du joli tour qu'ils vous ont joué.
    Vous auriez pu vous détacher des biens de ce monde et relativiser cette épreuve de la vie: il n'y a pas mort d'homme! Mais voilà, ce n'est pas toujours le cas. Le pillage, la rapine et la barbarie font aussi partie des composantes des hommes avides de pouvoir et de puissance.
    Depuis des lustres, des philosophies, des religions, des systèmes politiques essaient d'adoucir les moeurs de l'humanité, et ils n'y arrivent pas...
    Il existe toujours une justification aux exactions diverses. L'arbitraire et la raison du plus fort sont les plus souvent sous-jacents et les meilleurs. Que faire: baisser les bras (au ciel?) tout en évitant les coups ou continuer à agir pour l'entente cordiale? Les hommes d'armes devraient être défaits, les armées dissoutes sur toute la surface de la terre. Parallèlement les profiteurs de la crédulité des gens devraient être écartés ou éduqués pour ne plus avoir recours aux forces de l'ordre. Et de nouveau, la question se pose de savoir qui va s'en charger: quel corps constitué il faudra créer?
    Le cycle se perpétue avec ses passe-droits, ses petites combines, ses dérogations, Qu'y faire? Est-ce la nature humaine? Mais alors, à quoi servent tous ces sermons et ces "défense de la patrie"? Il apparaît maintenant à de plus en plus de personnes que tout ça, ce ne sont que des pièges à gogos; ces gogols que nous sommes, prêts à gober goulûment ce que disent des gouvernements qui se gobergent de grandes idées.
    J'ai failli céder à la tentation du pessimisme et puis j'ai préféré en rire.