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Vers un monde de l'imaginaire
23 mars 2008

322 Organisme de prévention du totalitarisme

On est bien avec Orwell
image002    La foule moutonnière s'engouffre d'un seul mouvement dans les nouvelles technologies de sécurisation de la société, de peur d'être emportée par le terrorisme islamique ou un autre précipice sectaire. Guidée par le bon pasteur médiatique, les enfants apprennent à ouvrir des portes en faisant connaître leur biométrie. Pour l'instant, ce n'est qu'un jeu, mais à terme, cela éliminera les resquilleurs qui n'ont pas leur compte en banque suffisamment approvisionné, ou qui n'auront pas la bonne couleur de peau, ou qui auront les cheveux trop crépus.
    On ne peut pas aller contre le progrès, nous dit on. Est-ce vraiment un progrès que de se faire contrôler par une machine, par un concierge électronique, de se faire contrôler tout court? Nous vivons dans un monde de plus en plus déshumanisé, voire inhumain. La population occidentale s'y rend dans sa majorité, sinon joyeusement, au moins fatalement! En mesure t'elle les conséquence sociales, peut importe si le verre est rempli et que le stock de chips est suffisant? Pour d'autres, sans doute les moins nombreux et les plus réfractaires à ces procédés policiers, les dangers sont trop importants pour que le jeu en vaille la chandelle! En tablant sur les incertitudes de la stabilité des régimes politiques futurs, nous devrions renoncer à ces technologies qui brisent nos libertés de mouvement.
    Au début du XXème siècle, des maisons ne possédaient pas de serrure, elles étaient ouvertes aux quatre vents pour accueillir des passants qui en avaient besoin, dans le respect des lieux; cela étant une convention implicite. Avec les disparités sociales croissantes, beaucoup d'abus se sont fait jour. Cette convention a volé en éclat, en même temps que les maisons se sont sécurisées et que les clôtures ont été posées. Le repli sur soi, sur ses biens a été le maître mot des compagnies d'assurances... et pendant ce temps là, les capitaux et les biens des plus riches ont migré vers les paradis fiscaux.
    Il ne reste chez nous, en grande partie, que les classes moyennes confrontées aux classes laborieuses. Les promoteurs de ces technologies de surveillance se frottent déjà les mains pour ratisser les poches de ceux qui vont se démunir pour garder leurs maigres biens, et comme les choses ne vont pas vraiment en s'arrangeant, quand les factures ne pourront plus être payées, le basculement dans la catégorie inférieure se produira: exclusions tous azimuts, voilà ce qui nous attend, malgré les messes médiatiques des hommes politiques qui continuent à nous promettre des lendemains qui chantent.
    Nous n'avons pas besoin d'être des Cassandre extra-lucides pour imaginer ce futur. Les expériences du passé récent ou moins récent nous prouvent que la marche vers la précarisation de la société est en marche. L'A7 aurait du être gratuit en 1990: qui se souvient de cette promesse tombée dans les culs de basse-fosse de la privatisation, les axes autoroutiers, structurant la France sont remis, par nos gouvernants, dans les mains de grands groupes privés. Il en va de même de toutes ces promesses passées au laminoir de l'oubli. Paye, joyeux contribuable! Attends, nous allons entamer de nouveaux travaux essentiels à la destruction de l'environnement (ligne très haute tension au dessus des gorges du Verdon, par exemple!). La campagne de communication en sera facilitée par le civisme démocratique des concitoyens (la majorité silencieuse en fait).
    Ne nous inquiétons pas, les bénéfices de toutes ces constructions ne resterons pas en France. Notre destin est de nous appauvrir inexorablement, applaudissons les gagnants du premier rang, qui nous volent si bien et qui sont si charitables au moment de Noël. Impuissants, notre résignation collective frise l'inconscience, trop occupés que nous sommes à vérifier si le voisin a bien rentré sa poubelle. Qu'est-ce qu'on attend pour ne plus être malheureux?
    Au plan comptable, en se retrouvant dans la stratosphère et en regardant la Terre, une boule apparaît: c'est le résultat théorique et comptable de la planète. "0", balance entre crédits et débits. Hormis quelques petits pays excédentaires, genre Suisse ou Liechtenstein, le solde, malgré les ressources dues aux brevets et autres revenus spéciaux, est négatif. La Terre est en déficit, on a beau jeu d'accuser la mafia, le compte n'y est pas; bon, tout le monde s'en fout (surtout plein les poches)!
    Nous nous complaisons à ressembler à notre voisin, qui lui-même s'identifie aux vedettes de telles ou telles émissions, qui veut bien être solidaire à condition que cela ne lui coûte rien, voire que ça lui rapporte. La nomenklatura politique nous a donnée l'exemple en s'auto-amnistiant (Graco, Urba...), voici quelques années, de ses dérives prévaricatrices. Ce fut une bonne leçon pour tout les concitoyens: la prime aux tricheurs faisait jurisprudence, à condition de ne pas se faire prendre et d'avoir "les amis bien placés". "Connaître l'emplacement des radars routiers n'a pas pour but d'inciter à la vitesse" nous dit-on dans des spots publicitaires vantant la mise à jours des cartes de leur implantation... Business oblige

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