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Vers un monde de l'imaginaire
23 mars 2008

288 Faux CD

image001    Dans la problématique sur les artistes musiciens face aux nouvelles technologies multimédia, je voudrais apporter mon point de vue en tant qu'auditeur et informaticien. Tout a été très vite et très loin. J'ai commencé avec la pâte vinyle pour la maison et la copie cassette plus la radio pour la voiture, quoi de plus banal à l'époque que d'aller chez le disquaire pour écouter autre chose que ce qui passait à la radio. Au cours des années, l'édition musicale a changé, en même temps que les "trente glorieuses" s'achevaient: fini l'argent facile pour tout le monde (l'art en profitant).
image002    L'avènement du CD assura encore pendant un temps une garantie de revenus pour les artistes grâce à sa réputation d'infalsification et une taxe spéciale sur les minicassettes vierges. L'apparition des premiers graveurs de CD et des premiers sites de téléchargement de musiques compressées bouleversa la donne. À tel point que je m'y suis un peu intéressé en ce début d'année 2005. J'ai acquis un graveur de CD neuf pour moins de 30 euros et des CD vierges par 100 à 35 centimes d'euro pièce (on en trouve encore à moins cher parait-il).
image003    Ces moindres coûts matériels, typiques de la compétition internationale rejaillissent dans le monde musical. Nous, simples auditeurs ou artisans du son n'avons rien demandé. Nous acceptons, impuissants, à l'émergences de toutes ces techniques et logiciels associés.


image005    Ainsi, j'ai essayé la compression de données musicales avec un taux de compression d'environ 8 (lecture à 64 kilo octets par seconde / bande passante de 44 kHertz  / une minute de musique = 480 kilo octets), puis enregistré tout ceci sur un CD de 700 méga octets. Cela donne en théorie 1480 minutes de musique soit un peu plus de 24 heures de programme. À raison d'environ 49 minutes moyennes d'enregistrements de musique sur un CD audio normal, ce CD, ne contenant rien que de la musique compressée sous forme de fichiers informatiques, peut contenir environ 30 CD musicaux! Compression de données musicales, compression d'encombrement (30 CD dans des emballages standards représente une pile de 30 cm de haut), compression des budgets (un CD à 30 centimes d'euro peut contenir 30 CD à environ 10 euros par CD musical soit 300 euros)
image006    Nous pouvons aller encore plus loin dans la réduction des coûts et de place. Vous avez une imprimante, faites votre enveloppe à CD personnalisée en papier A4 un peu fort (100 à 120 grammes par mètre carré) avec votre imprimante en choisissant des couleurs pastels (économie des cartouches d'encre).

image007    Pour l'auditeur, tout irait bien, si l'industrie musicale n'avait mis le holà en incluant des contenus protégés: une façon de limiter la portabilité des copies éventuelles sur un ordinateur unique. Ce qui revient en fait, à brider la technologie tout en la rendant accessible, pour une bonne cause certes; limiter les copies illégales. Ceci arrange bien les "majors companies", qui ont des catalogues à protéger (et des marges à protéger avec les mêmes artistes qu'auparavant {ou peu s'en faut}, soit dit en passant), alors que, parallèlement, des milliers d'œuvres n'ont jamais été promues lors de leur sortie. Le monde musical va profiter ou pâtir, selon le cas, de ces protections. Comme dans maints domaines, ce seront ceux qui ont déjà un beefsteak à défendre qui empêcheront les autres d'avoir la possibilité de goûter au gâteau.
image008    Après avoir côtoyé pas mal de musiciens ou d'autres personnes exerçant un autre art, il y a souvent deux étapes pour arriver à être reconnu. La première est la promotion des oeuvres (l'artiste n'est pas encore connu). C'est une période où une sorte de don de ce que l'on fait amène à une reconnaissance par le public (radio crochets d'antan). La deuxième est soit l'avènement de cette reconnaissance, soit le jet d'éponge avec abandon de la partie. La crise financière de l'industrie musicale n'est que le reflet d'une crise plus grave de la société, en général. Johnny menace de quitter la France, Virgin risque de massivement licencier, tout le monde essaie de se barricader derrière des protections de plus en plus hautes à franchir. Il n'y a pas si longtemps, les systèmes de protection antivol des autoradios avaient multiplié par 2 ou 3 leur coût, des systèmes de protection anticopie de CD ont les mêmes effets sur les prix de nouveaux CD, sortis bien entendus par des artistes qui en ont encore les moyens.
image010    Les systèmes de protection des autoradios ont fait, à leur époque, leur preuve. "Mais il ne marche pas cet autoradio! - Ah oui, j'ai perdu le code, la carte est tordue, le gosse à marché sur la façade..." L'histoire recommence avec des CD spéciaux anticopie: qu'est ce que cela va encore générer? Mettre un disque sur la platine ou une cassette dans le lecteur nous procurait une joie à ce qu'on allait bientôt écouter, maintenant c'est un peu le parcour du  combattant avec les formats multiples, les options à rallonge...

image012    Les artistes ont besoin de protéger leurs œuvres, et c'est surtout les entreprises de sécurisation des  droits musicaux qui se frottent les mains. Le plaisir de l'auditeur est annihilé par l'imprévoyance des dirigeants des, maintenant, grosses compagnies musicales. Elles sont désormais obnubilées par les profits, elles en oublient la qualité musicale de leurs produits, mettent au tas tous ceux qui n'ont pas percé à leur époque, voire même ceux qui, en leur temps ont pourtant connu un succès d'estime.
image013    Les compagnies de disques grossissent, les catalogues de musiques disponibles s'appauvrissent, les petites maisons d'éditions disparaissent avec leur catalogue, la compilation devient la règle, les nouveautés sont noyées dans un déluge d'offres promotionnelles. Et puis d'ailleurs, on n'a plus le temps ni de flâner, ni d'avoir les échos des sonorités de sa jeunesse.

Mike_Oldfield_island    Les premiers lecteurs Mp3 débarquent (et on sait déjà que l'on peut encore mieux compresser). Ils vont sonner le glas des protections des musiciens. Cela débouchera t'il sur une reconnaissance des meilleurs artistes? Rien n'est moins sûr dans un monde de casse, de pub et de compilation. Écoutez le bon, protégez vos oreilles, soyez honnêtes avec vos "idôles"


etc

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