263 Jane était déjà adhérente d'une de ces associations

et s'astreignait à aller frapper à la porte de nouveaux venus dans le hameau. Ainsi, elle "toctoqua", accompagnée de Günther, chez des parisiens fraîchement débarqués. Après s'être fait offrir un thé, elle prit le chemin de la cuisine pour vérifier l'état du tri sélectif en farfouillant dans les poubelles . À part deux ou trois bricoles, il n'y avait rien à redire, sauf que, sauf que le stock de sacs plastiques était vraiment trop important, donc une petite remontrance s'imposait et elle incita les fautifs à prendre un panier pour faire leurs courses. La salle de bain contenait, mais c'est une maladie sans doute parisienne trop de produits flaconnés en petit volume, là, elle se fâcha vraiment et enjoint les occupants à arrêter le savon liquide et toutes ces brosses à dents et autres crèmes diverses pour se procurer du vrai savon et opter pour de gros flacons. En extérieur, elle donna ses conseils pour structurer l'entrée et les abords.
    Rien de grave donc, et elle leur dit qu'ils étaient sur le bon chemin et qu'à la prochaine visite, peut-être aurait-ils une chance de pouvoir adhérer à une association après un séjour de vie de deux ou trois jours avec des écolos patentés. "Mûrs pour participer à la survie de la planète", ils n'en étaient pas loin. L'effort devait se poursuivre. Jane leur raconta que les conditions d'adhésion avaient tendance à se durcir en ce moment, car le mouvement frisait l'illégalité et d'autre part il souhaitait une image auprès de la population la plus impeccable. Personnellement pour elle, ç'avait été plus facile; les visites de contrôle qu'elle recevait désormais s'étaient muées en amitié. En fin de compte, la visite de Jane et Günther se termina en embrassades mutuelles. Le rapport concernant la préoccupation écologique des occupants à leur arrivée dans le hameau avait évolué favorablement: pas de soucis à se faire.
    S'introduire chez les gens sans prévenir vraiment, faisait partie du jeu pour pousser les gens à ne rien avoir à cacher. Ils n'avaient pas fait irruption dans leur chambre à coucher pour connaître leurs trucs sexuels ou leur jardin secret, un peu de respect tout de même!
    Un petit peu vidée de ces intrusions et néanmoins confortée dans ses convictions, elle se demandait quand-même sur qui elle pourrait tomber la prochaine fois, car des irréductibles; il y en a!