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Vers un monde de l'imaginaire
20 mars 2008

220 Si tout le monde en fait un peu, personne n'en fait beaucoup

image002    Les idées se frottent aux réalités conservatrices: pas facile de changer son fusil d'épaule pour le remplacer par un bout de bois inoffensif, quasiment impossible de convaincre son aîné, même avec des chiffres impartiaux, si par principe il les refuse.
    Les décisions concernant l'avenir commun de nos sociétés doivent être prises maintenant assez rapidement et nous sommes encore englués par les: "de mon temps c'était comme ça" ou des: "tu ne peux rien m'apprendre, je sais que...", bref, une "vraie" communication devient difficile devant un refus catégorique et unilatéral, fondé sur l'empirisme ou la certitude d'avoir encore raison. Il y a blocage de toute part, il nous faut savoir être patient, apprendre l'humilité de celui qui est presque sûr de ce qu'il croit ou qu'il dit et qui reste quand-même curieux de voir s'il s'est trompé.
    Les jeunes s'emballent vite avec ce qu'ils croient avoir découvert, les aînés traînent les pieds devant tant d'allant. Il nous faut s'accorder plus de respect mutuel, sinon on y arrivera pas ou alors très tardivement, c'est de cette manière qu'il sortira un bon jus d'idées intéressantes. Confrontons les idées, pas les personnalités: si nous restons complètement bloqués sur nos certitudes propres et n'arrivons pas à entrer dans l'imaginaire de celui ou celle qui nous fait face, nous perdons la capacité du véritable dialogue, si ça se trouve constructif!
    Allez, je le redis: "Pour moi, un bon dialogue, c'est lorsque je ne parle que la moitié du temps". C'est un exercice, une gymnastique qui permet soit de rabattre le caquet aux grandes gueules, soit de révéler les timides ou ceux à qui on demande toujours de se taire.
    Tout le monde devrait ainsi pouvoir s'exprimer, révéler ce qu'il a sur le coeur: ses angoisses, ses envies, son humour dans la réciprocité d'une discussion informelle. Chacun(e) peut progresser facilement de cette manière. Ouvrons-nous suffisamment nos esgourdes à nos interlocuteurs, n'avons-nous pas tendance à monopoliser le débat, à faire prévaloir notre point de vue sans trop écouter l'autre, ou le contraire? C'est en tout cas, ce genre d'analyse à laquelle je me livre en arrière plan pendant toutes mes discussions. En conclusion de ce que je viens de dire précédemment, je peux me targuer de pouvoir faire parler les timides, quant aux grandes gueules, il m'est facile de les laisser avec leur monologue. Les résultats sont à l'image des personnalités que l'on rencontre: certaines sont ouvertes, d'autres bourrées d'ego, quelques unes insignifiantes, parfois trop technicistes, incompatibles avec sa propre personnalité, en harmonie, plus toutes les gradations qui font que l'échange de parole dure plus ou moins longtemps.
    En ce qui me concerne, je m'efforce en préambule d'annoncer la couleur. On m'écoute ou on ne m'écoute pas, en tout cas je me suis placé sur un pied d'égalité en qualité d'"être qui raisonne". Si après, cela devient une lutte pour monopoliser le débat, autant abandonner tout de suite!
    J'invite tout le monde à pratiquer le véritable dialogue comme précédemment expliqué. On  pourra alors reconnaître  rapidement celles et ceux qui ont l'habitude de captiver leur auditoire, sans  pratiquer un tant soit peu le véritable dialogue, devenir de plus en plus seule)(s et les gens réservés s'ouvrir enfin aux autres. Est-ce présomptueux d'affirmer que ce yoga intellectuel aboutirait par hasard sur une société plus égalitaire? Après tout, rien ne vous empêche d'en parler autour de vous, de faire prendre conscience à ceux et celles qui ont des égos très développés, que de temps en temps, ils(elles) pourraient mettre une sourdine à leurs dithyrambes, et puis inviter a contrario celui ou celle qui a tendance à rester dans le mutisme à s'exprimer un peu plus.
    Comprendre soi-même ce qu'est un véritable dialogue est la première étape, son application par la suite coule de source et est très aisée avec les timides et les êtres équilibrés, pourquoi ne pas leur refiler cette page, elle n'a pas l'air de mordre beaucoup, ni n'engager à beaucoup de sacrifices! Le danger le plus important d'une généralisation d'envisager les dialogues sous l'angle de la réciprocité des propos (en durée des interventions), est que cela risque de nous conduire à une société de plus en plus fraternelle, mais est-ce un mal?
    On peut facilement provoquer un dialogue, poliment, en disant simplement "Bonjour!", "Bonne après-midi!", "Bonsoir!", en fonction de l'heure, à un piéton que l'on peut côtoyer facilement dans les rues de ville. Cela peut se faire au grès de votre humeur. En ce qui me concerne; un revolver appliqué sous mon menton, en plus de me faire détaler très, très vite, a produit chez-moi ce drôle d'effet secondaire: je disais "bonjour!" à une personne sur deux, tellement j'étais content de vivre!
    Actuellement, dans notre monde hyper individualisé où chacun(e) est pressé(e) d'aller, de venir, de repartir etc, dire ne serait-ce que "bonjour" à un(e) inconnu(e) pourrait paraître comme une perte de temps. Mais après tout cette démarche est aussi une manière de créer un lien, d'abord sonore, puis tout de suite après, visuel, de toute manière véritable entre deux êtres humains. Le dialogue commencera, peut-être un jour, au bout d'un Xème croisement, et hop, vous sortez la "propagande feuille" au bout de la troisième discussion ou avant, enfin peu importe, puisque c'est vous qui gérez votre propre destin.
    Chacun(e) de nous se nourrit des paroles des autres, de leurs écrits, de leurs raisonnements; après, c'est notre libre-arbitre qui nous permet de l'intégrer dans un petit coin de notre cerveau plus ou moins bien rangé. "Tiens, il m'a dit ça, bon! Donc, il pense comme ça." et de temps en temps l'amalgame se fait: "Tudieu! Il a bougrement raison!" Dès lors, un raisonnement venant de l'extérieur devient librement vôtre; c'est à chacun(e) de nous de refuser ou de fuir le matraquage des idées toutes faîtes de la publicité, des sectes, de la politique... Sans esprit critique, vous ne resterez qu'un consommateur, qu'une ouaille parmi la foule moutonnière!
    Paradoxalement, vous tenez en main ce texte qui vous invite à vous réveiller, à réfléchir par vous-même, vous cherchez à savoir qui l'a écrit et qui cherche à vous manipuler pour vous libérer. C'est moi: l'auteur, celui qui a tapé tout ça, qui l'a sorti sur imprimante, qui a été faire des photocopies, qui l'a distribué soit dans la rue, soit ailleurs.
    PSst! Le titre n'a rien à voir avec le contenu, quoique..

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