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Vers un monde de l'imaginaire
23 mars 2008

306 L'industrialisation des médias

image001    Dans un monde sous influences, la rationalisation des industries de l'information façonnent notre mode de pensée. Les politiques, accompagnés de leurs annonceurs, l'ont parfaitement compris, ils l'intègrent dans leur manière de diriger. L'important à leurs yeux est de cadenasser ceux qui informent: tant pis pour la déontologie; ceux qui gênent seront écartés, hors antenne, pour des raisons "éditoriales". Dans la confection d'un média, dès son origine, ce sont les propriétaires du processus de fabrication qui tiennent les rênes de ce qui peut être dit, de ce qu'on doit dire, de ce qui est dit. Il n'y a rien à rajouter d'autre; la liberté d'expression est celle du collège de la rédaction, en théorie.
    Quand la puissance financière s'acoquine avec des prêcheurs "lobbystes", nous entrons aussitôt dans l'arbitraire d'une ligne éditoriale. Chaque média a la sienne propre, la multiplicité des "networks" permet à chacun de choisir celui qui correspond à son attente. En quelque sorte, inconsciemment ou pas, les journalistes, les annonceurs, les patrons de presse sont persuadés d'être honnêtes, voire objectifs, vis à vis de leur "cœur de cible".
    La pluralité peut se décréter par une volonté particulière ou de groupe; elle n'est jamais neutre, elle s'oppose même parfois au politiquement correct. Dans tout ce fatras d'informations qui nous arrive, soit par agence de presse soit par d'autres canaux, un écrémage est réalisé pour préparer la bouillie médiatique que le consommateur devra ingurgiter. Dès le départ l'information est dirigée par des analystes qui se disent impartiaux, mais qui ont, au fin fond d'eux, une vision biaisée des événements, différente du fait brut. Par exemple l'augmentation de la population carcérale dans une région conduira certains analystes à affirmer qu'il faut construire plus de prisons, pour d'autres ce sera la mise en cause de la politique sécuritaire qui conduit une partie de la population à une privation des libertés.
    Nous assistons donc à une lutte acharnée des points de vue divergents, le lobby des bétonneurs se heurte de plein fouet à celui des humanistes, celui des puissances de l'argent à celui des idéalistes. Le combat est inégal si ces humanistes, dont "Le monde diplomatique" semble faire partie, n'alignent pas les fameuses colonnes de chiffres "recettes et dépenses" (gain en bonheur / coût social). La conséquence, au delà du simple journalisme, est que "l'information dirigée" est éminemment politique. On peut le regretter quand on sait sur quoi repose l'argent et sur la non prise en compte de la destruction dans les comptes nationaux (185000 hectares de forêts brûlées au Portugal égale à quoi? La réponse sera inférieure à ce que les forestiers seraient en droit d'attendre; la grosse partie du manque à gagner sera à coup sûr imputée à la rubrique "fatalité").
    Dans un monde que l'on croyait, il n'y a pas si longtemps encore, capable de se régénérer tout seul, le constat est amer. Dieu n'est pas uniquement en cause; les scientifiques des changements climatiques pointent le doigt accusateur vers l'homme, responsable principal de la majorité des dérèglements. Les citoyens de nos pays européens (et d'ailleurs) commencent à s'en rendre compte mais continuent en grande partie (surtout chez les plus âgés) à implorer le ciel (ce qui arrange bien les hommes politiques qui voient là une échappatoire divine) pour chasser les catastrophes.
image003    L'Amérique de Bush se cramponne fermement, dit-elle, à la volonté de dieu, résistera-elle encore longtemps à ces nouvelles idées alternatives qui tentent de responsabiliser l'humanité toute entière, face à notre destin commun? Le challenge médiatique a déjà commencé, je suis content d'être du côté du "Bien" et en plus je ne possède pas d'armes: ce n'est pas tout le monde qui peut en dire autant.

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