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Vers un monde de l'imaginaire
22 mars 2008

266 Retour à la réalité

    2005, l'été sera chaud, la canicule était redoutée par les autorités. Pourtant, les hommes politiques étaient en train de perdre toute crédibilité auprès du public, même si en France elles s'étaient rendues compte de l'urgence d'agir. Droite et gauche se chamaillaient comme des enfants qui voulaient avoir la plus grosse part du gâteau médiatique; l'interviewer en participant au jeu politicien augmentait la cacophonie.
    La prise de conscience du problème était en train de s'immiscer dans la société entière, seuls quelques esprits revêches, anglo-saxons, refusaient la presque évidence. L'attente de la prochaine catastrophe climatique et son impact dans la population finiraient par ouvrir les yeux des derniers sceptiques...
    Tout se délitait: l'Europe, l'Irak, le climat, l'espoir de paix en Palestine, et pourtant, tout semblait sous contrôle aux informations. Il faut dire qu'en France la communication écologiste crevait littéralement l'écran, sourdait des journaux, transpirait des conversations. À ce propos, il est peut-être temps de me lancer quelques fleurs pour avoir participé, avec bien d'autres, à l'éveil des consciences, à avoir démontré qu'un autre monde était possible (un peu plus que par l'imagination: voir Trop révolutionnaire).
    D'ailleurs, si j'avais oublié d'en parler dans Science friction, c'est que j'avais été doublé par les solar trackers du désert, et puis par tellement d'autres choses, spirituelles, contestataires, non-violentes.
(Ça y est, ça reprend.) Nous étions tous en train de mettre en place cette société de refondation sociale qui nous conduirait au paradis retrouvé (le plan B polonais). Les gens se parlaient de nouveau un peu plus, se surprenaient à accepter des compromis qu'ils n'auraient pas fait la semaine auparavant. L'avènement de véritables décisions prises par les restants de l'ONU n'était plus qu'une question de mois. Pour l'heure les shows médiatiques était sous la férule des puissants du prochain G8 en Écosse, le sommet financier européen avait été un échec avec ces anglais qui refusaient de s'attacher avec le reste du continent. "A rope"; cela veut dire "une corde" en british, et ils refusaient inconsciemment de se la passer au cou. En façade, les accolades entre VIP (very important people) de ce monde semblaient sincères, les poignées de mains offertes aux caméras s'accordaient mal aux divergences de vue sur l'avenir de l'union. Pour compliquer la clarté des débats, voilà que la Chine se mettait à fondre sur les multinationales US. Quel cirque! Quels clowns!
Blair    Ce fut le tour de Teddy Blair de barrer le vaisseau Europe, Cette déjà vieille barque vermoulue, qui s'attachait à être indépendante alimentairement au lieu de s'investir dans des programmes intelligents de recherche. Il avait raison, et les autres européens n'avaient pas tort. Si on avait voulu que la PAC ne représente plus que 20% du budget communautaire, il aurait fallu doubler la quotte part de chacun des pays membres, d'une part pour renforcer l'Europe, et d'autre part pour initier une politique communautaire de recherche.
    Une conférence avec l'ONU et 80 de ses membres s'engage à trouver les fonds nécessaires pour aider à reconstruire l'Irak. Ce qui devait se passer arrive enfin: les pays de la coalition qui ont bien aidé à la destruction des infrastructures irakiennes font désormais la manche auprès des pays qui n'ont pas voulu cette guerre intrusive. La boucle devait se boucler sur les multinationales qui réclament en sourdine la réalisation des contrats de reconstruction. Avantage de la position dominante? Pensez-vous! Il est à espérer qu'ayant détruit gratuitement l'Irak, la coalition proposera la reconstruction sous les mêmes conditions, sinon "panpan cucul" l'ONU.
    Moi comme d'autres se sont acharnés à trouver des pistes de solutions pour sauver la planète. Des scientifiques, des ingénieurs puis des politiques ont dû en faire tout autant. En ce qui me concerne, la diffusion de mes idées n'étant pas complètement nulle, ces derniers ont dû se pencher dessus. Si ces hypothétiques solutions parviennent à se labelliser, elles ne devraient pas tarder à se répandre dans les esprits avant d'entrer dare-dare dans les faits.
    Il me semble avoir presque tout dit sur La chemidée (pour pas s'enruber, peut-être faut-il insister sur son aspect réduction des gaz à effet de serre. En attendant le premier prototype intra-muros (à l'intérieur d'une maison), il nous est plus facile de comprendre le système en extérieur. Je n'y peux rien: cela marche tout seul. Après le démarrage, une clé en sortie de tuyau permet de limiter la combustion jusqu'à une limite d'enfumage du côté du foyer (refoulement de fumées à l'endroit où la combustion se produit). Si l'on ne met pas de clé en sortie, une grosse partie de la combustion (donc de la chaleur) peut être récupérée, jusqu'à cuire  deux plats d'aliments. Dans tous les cas on est gagnant en consommation de bois (combustible) par rapport à  une utilisation traditionnelle. En conséquence, et nous n'en sommes qu'au début des applications, nous pouvons compter sur une économie de combustible, d'où une diminution de la production de gaz à effet de serre.
    Devant tant de découragement partagé par les citoyens et les élus, il fallait bien retrouver une raison d'espérer en l'avenir. La crise européenne, son projet de constitution rejeté en France et aux Pays-Bas suivi de la crise financière provoquée par le refus du Royaume Uni aux projets communautaires, sont des révélateurs du peu de cas dont les patriciens modernes font du "vulgus pecum". Tout doit passer en force sous le sceau démocratique. Les citoyens ont repéré les failles du système, mais leur façon de résister a changé: c'est par le mépris affiché aux institutions et par une reprise en main collective de leur destin que maintenant ils opèrent.
    Les palabres du G8 sont destinées à pérenniser les situations monopolistiques des industries de l'armement et des sphères d'influences géopolitiques. La population veut de moins en moins ce système destructeur de société et d'environnement, de conquêtes et de compétition; elle aspire à une pause, voire un arrêt complet du progrès technique, un retour à des valeurs plus humaines, à d'autres façons d'envisager l'avenir, ses façons de se comporter entre nous... Les médias en majorité tenus par les annonceurs font de la résistance, mais les journalistes qui sont eux-mêmes des femmes ou des hommes se rendent bien compte de tous ces problèmes.
    Insensiblement la barbarie gagne notre société un peu plus tous les jours. La seule parade que les hommes politiques proposent est l'augmentation de l'appareil répressif, incapables qu'ils sont de remettre en cause, même un petit peu, la direction que prend notre société dans son ensemble. Cela s'arrange quand même, car la population a décidé de ne plus se laisser faire et ses éléments touchent du doigt là où les problèmes sont patents.

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