252 L'étape qui suivit fut de désarmer

les chasseurs sans qu'il n'y ait de levers de bouclier. Jane assista à cette campagne de communication un peu bizarre qui soutenait les piégeurs (les braconniers) par rapport à ceux qui tenaient des fusils, en critiquant le bruit que les armes à feu provoquait.
    En parallèle, ou plutôt en compensation, les média commençaient à bien promouvoir le végétarisme et toutes les alternatives alimentaires qui se passaient de viande. Comme il avait été démontré pendant des années qu'on pouvait faire avaler n'importe quoi à la population, les télévisions, les radios, les journaux décidèrent sans qu'on le leur demande de ne lui faire  bouffer que des végétaux. Peut-être un jour connaîtrons-nous les coulisses de cette campagne de communication?
    Jane ne s'était jamais, quant à elle, posé la question de ce qu'elle mangeait et fin 2005, elle devint végétarienne, du jour au lendemain, grâce à ce matraquage médiatique de bon aloi (jugement arbitraire s'il en est).
    Depuis qu'elle avait fait un retour à la terre, fin 2004 avec Herbert dans ce petit bled du Cantal, elle s'était interrogée sur l'élevage. Comme beaucoup, sa répulsion à vider les lapins et encore moins les gros animaux l'avait focalisé sur les volailles et les oeufs.
    Herbert ne resta pas longtemps, mais ils avaient fait le chemin essentiel, ensemble, jusqu'à la campagne.
    Ce ne fut pas un problème pour elle de devenir végétarienne: elle entama la culture de la spiruline, une micro algue ou une cyanobactérie comme ils disent dans le dictionnaire, pour subvenir à ses besoins protéiniques. Son insertion dans le milieu rural avait été beaucoup plus aisé qu'elle ne l'avait imaginé, un coup de chance sans doute, enfin, il faudrait voir le résultat des récoltes, si ce serait suffisant , comment elle les garderait et toutes les choses qui prennent peu de temps mais qui occupent la journée.
    Pour l'entrée de l'hiver, c'était: corvée de bois, réduction des espaces intérieurs, avec tentures, nid improvisé.