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Vers un monde de l'imaginaire
21 mars 2008

241 Ça y est, Jane et Günther

venait d'arracher les clôtures des anciens parcs à animaux, au voisinage de leur habitation. Une partie de la récupération sera gardée pour entourer le potager, l'autre sera expédiée chez ceux qui aiment faire des céréales.
cloture_maximois     De plus en plus, les noms des anciennes professions tombaient en désuétude, le renoncement volontaire de toute spécialisation, en même temps qu'une grosse partie de la mécanisation, ajouté avec la perte (ou l'oubli) de la valeur de l'argent, faisait que beaucoup ne se retrouvaient qu'avec leur puissance de travail animal: leurs bras, leurs jambes, un cerveau pour diriger tout ça et c'est tout.
    La société, ne serait-ce que par l'abandon forcé de la mécanisation se retrouvait plus égalitaire, la fraternité n'était pas loin!
    Jane sourit devant les quelques moutons qui paissaient en liberté à côté de leur ancienne bergerie. plus question de s'occuper de ces brebis égarées, si ce n'est pour récupérer la laine à l'entrée de l'été, et encore!
    Depuis début 2005, Jane était devenue végétarienne, facilement, sans appréhension de manquer de quoi que ce soit en protéine; la levure de bière, la spiruline entre autres, y pourvoyaient largement, les amandes et autres noisettes fournissaient calcium pour les os et goûts véritables.
    Vraiment, cette nouvelle vie rurale, qu'elle pouvait comparer à son ancienne existence urbaine lui plaisait beaucoup, elle posa sa tête sur l'épaule de Günther, une minute pendant laquelle elle se fit intérieurement ce constat.
    À tour de rôle, voisins et amis de passage s'invitaient mutuellement pour resserrer les liens d'amitié et d'entraide. C'était aussi une sorte d'autocontrôle sympathique qui s'était désormais imposé moralement, car, on avait constaté que, pendant la période prétraumatique, on avait trop jeté l'altruisme aux oubliettes, pressés que nous étions d'arriver au delà de la satiété.
    Avec un large sourire, elle se souvenait de ce "bon vivant" qui avait dit à la télé, avec un air faussement sévère: "Pas de gens bougons dans notre monde!", un autre avait lancé sous forme de boutade paradoxale, afin de qualifier l'état d'esprit qu'il fallait qu'on ait tous: "Règles strictes non imposées!" Tout le monde semblait tomber dans le panneau de bonne grâce.

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