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Vers un monde de l'imaginaire
21 mars 2008

235 Jane se regarda les mains,

les traces de terre sous les ongles, les callosités dans les paumes; avec Günther, ils venaient de planter les oignons après avoir fait une multitude de petites bricoles: tout ça afin d'augmenter un petit peu plus leur confort. La propagande émancipatrice de ces deux heures de télé leur inspirait à chaque fois de nouvelles idées d'aménagement.
    Ils bénéficiaient des dernières années des centrales nucléaires prétraumatiques, il n'y aurait pas d'autres prolongations de leur durée de vie, il fallait qu'ils commencent à s'intéresser aux énergies renouvelables fiables.
    Par les réseaux esthétiques, des documentations arriveraient à coup sûr dans leurs pattes et finalement "la chose" à installer pour être autonome en jus électrique. D'après quelques échos, du photovoltaïque couplé à des écrans à plasma devrait durer longtemps. Cela avait l'air d'être la solution imaginée par les industriels sollicités, pour ce saut technologique, renouant avec le premier sens du mot "économie".
    Internet et toute l'informatique, ainsi que les vidéos étaient disponibles pour une durée raisonnable dans une maison commune ou à la mairie, en tout cas à moins de cinq ou six kilomètres de l'habitation soit une heure à pied.
    C'est de cette manière là que la junte environnementale contrôlait les communications et les industriels. Évidemment, les portables et même les téléphones fixes avaient été restreints dans leur utilisation. On encourageait par ailleurs à changer régulièrement d'activités dans la journée pour se soustraire à la spécialisation: "Restons humbles et ouverts" faisait partie du jargon facilement compréhensible par tout le monde.
    Il était de bon aloi de prendre le temps qu'il fallait en toute chose, pour les faire bien: fini le temps du travail bâclé, c'était l'avènement de la responsabilisation de chacune et chacun afin qu'elle ou il le fasse le mieux possible.
    Jane se dit que vraiment, c'était une drôle de dictature, elle avait gardé le tract de 2004 dont le sens s'était petit à petit révélé à elle.

 

    La nuit venait de tomber  en même temps que le programme de télé se terminait, elle prit Günther par la main, et maintenant; "dodocalin", il y avait encore tant à faire demain! Et puis le bébé: elle y avait droit. Ils commençaient à être bien installé et l'Évènement de leur vie pouvait être possible.
    Est ce que ce conte endormirait son enfant? Ce n'était pas sûr que ce soit le plus adapté.

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