125 L'argent est issu du refus de troc
"S'il te plaît, Jean-Mi! Si tu me donnes ton troupeau d'oies, je te donne mes deux plus beaux boeufs" est un prototype d'une discussion de troc.
"Je pose 10 000 dollars sur la table et je prends tout le butin!" est à la limite du vol.
L'argent en est là aujourd'hui, servant à exclure la population qui n'en a pas, refusant une meilleure répartition des richesses locales et mondiales, vendant la Terre au plus offrant... Paradis perdu!
Au départ, imaginé comme dépannage pour ceux qui ne pouvaient troquer immédiatement; un caillou, une encoche sur un bout de bois, un noeud dans les cheveux scellait un pacte pour un troc manqué.Par inaptitude ou indélicatesse, les trocs peuvent se faire avec des voisins de plus en plus éloignés, le pacte finit dans les pierres précieuses et les pièces d'argent.
Le troc était mort, les gens ne se parlaient plus que par biffetons interposés; maigre consolation en comparaison d'une bonne discussion entre êtres humains (et surtout pour savoir si l'interlocuteur ne manque de rien). A force de piller son voisin, le commerçant vit apparaître des pauvres, des gueux brisés par un pacte non tenu...
L'argent, apparu comme une facilité de paiement, devenait coercitif, car avec le troupeau d'oies et les deux boeufs, le voleur se tapait sur le bidon en envoyant ses mercenaires traquer les gueux.
Et c'est là qu'ils crièrent: