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Vers un monde de l'imaginaire
18 mars 2008

95 On a cassé la machine

image002    Suzov Padchev, vous avez raison. Quand on voit la démocratie courir de dérogations en dérogations, la justice des puissants différente de celle du peuple, on se dit qu'on a rien inventé et que l'anarchie n'est qu'un sous-produit de la république. Rien ne sert de recoller les morceaux d'un semblant de rigueur, où on pourrait trouver des responsables. Le jargon de la justice est là pour le prouver: "homicide volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et d'autres formules aussi savoureuses, qui nous font penser (nous marginaux) que les mots ont de moins en moins de sens.

On a cassé la machine.
    Mettez-vous à la place du patronat. "Rentabilité, productivité, compétitivité sont les mamelles de la libre entreprise". A cette fin, et pour nous seconder, on a mis au point des robots qui imitaient les gestes de professionnels de chair et d'os. Après quoi l'homme, logiquement, n'aurait plus eu qu'à s'allonger dans son hamac et à mettre ses doigts de pieds en éventail. Hélas, à force de regarder ses petites bêtes mécaniques, de rechercher des améliorations, de les voir travailler sans relâche, les "Ténardiers" des temps modernes firent un parallèle un peu trop hâtif entre leurs machines et les êtres humains. Petit à petit, ils tentèrent de demandes autant de force aux vivants qu'aux êtres de métal informatico-hydrauliques, nous enjoignant de ressembler au froid cybernétique.
Les dés sont pipés.
    La machine devait nous libérer du travail, et certains hommes qui se disent plus puissants nous prennent pour des machines à consommer, d'un genre un peu spécial, puisque capable de se reproduire, de se rebeller, mais elles tombent en panne comme les autres.
    On a besoin de ces machines particulières pour réparer les vraies machines, mais comment les contraindre à être utiles dans cette société consumériste (qui se consume rapidement). Il y en a marre d'alimenter ces hommes en pure perte et voici le "plan au retour à l'emploi", t'tatan! L'homme a-t-il besoin de travail?.. Pour gagner de l'argent et s'alimenter Auchan avec ses gondoles bien garnies. On arrivera pas à tout vendre, mais avec un peu de technique d'équarrissage et de farines animales, on retrouvera de la nourriture fraîche en abondance en un temps record. Après la vache folle, il ne faudra pas attendre longtemps pour voir l'homme détraqué. Et si l'homme avait plutôt besoin d'occupation et de farniente, s'il aspirait à autre chose que la grisaille du béton et des fumerolles des complexes  militaro-industriels. Et bien, on lui dirait forcément qu'il a tort, vu que c'est une machine certes d'un genre spécial, mais dont l'esprit peut être façonné par les merdias pour qu'il ne se rebelle pas, et puis dans le pire des cas on peut le mettre en panne plus ou moins gravement.
Chair à canon en 1914, chair à prison en l'an 2000.
    La meilleure des prisons est bien celle à ciel ouvert, le service du travail obligatoire reprend du poil de la bête au grand jour. On va l'avoir, soit. Et là, je change de peau pour me rebeller.
    Ah ouais, vous n'aimez pas les improductifs, allons-y. Si on ne fait pas la preuve d'une recherche active, le RMI ou autre allocation va fondre, bon. Par contre-coup, il serait logique d'attendre d'un bien inanimé qu'il soit utilisé pour l'homme. Une maison qui resterait inoccupée pendant trois mois, par exemple, pourrait être occupée par un sans abri ou autre. La maison retrouverait une utilité sociale, elle remplirait enfin son rôle de maison, fin pour laquelle elle a été construite puisqu'elle ne demande qu'à être habitée. Ce que l'on demande à un homme, "l'utilité sociale", peut parfaitement s'appliquer à un logement. Faîtes sonner la troupe.

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