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Vers un monde de l'imaginaire
17 mars 2008

61 Mmh...

image001    La surconsommation sera sans doute le premier pas d'une conscience écologique pour ceux qui n'en ont pas encore. Déjà dans l'industrie agroalimentaire on a commencé à comprendre ce qu'est le recyclage des matières à grande échelle. Seulement voilà; le but à atteindre de la suffisance alimentaire s'est transformé en une frénésie de remplissage de gondoles.
    Il y a maintenant quelques années, on a vu le même phénomène avec le vin de l'Hérault où on s'est retrouvé avec des hectolitres de breuvage imbuvable. L'Hérault a mis dix ans avant de trouver une réputation de vin acceptable. Aujourd'hui, 20 ans plus tard, la même erreur se retrouve avec les filières animales. Ici quand il y a une vache folle, on abat le troupeau et on le brûle alors qu'un peu plus au Sud on crève la dalle. Pour diminuer les coûts de l'économie, on concentre, on regroupe, on produit en masse et puis un beau jour, dans cette mécanique bien huilée, un rouage se grippe, une erreur humaine se produit et c'est la catastrophe. Dans le vin, il existe des châteaux, des coopératives, des domaines de plus ou moins grande taille qui resteront, je  l'espère, à taille humaine.
    L'automatisation, le fait de confier à une machine des taches répétitives donc fastidieuses est en soi générateur de liberté pour l'homme, mais confier toute la production de yaourts d'une région à une seule unité automatisée est peut-être exagérée: on ne doit pas mettre tous les oeufs dans un seul gros panier. Si cela se trouve, une yaourtière par canton est bien suffisante, elle peut se spécialiser dans les yogurts aux fruits, crèmes au chocolat, beurre et échanger ses produits ou sous produits avec ses voisins. C'est une toute autre organisation du travail, les trajets sont plus courts, plus fréquents, les véhicules plus petits. Pour cela, il faut que les concentrations s'achèvent, que Nestlé et Danone deviennent des fabricants de minichaînes de production automatisées.
    "Small is beautifull" dit-on dans l'industrie de l'informatique, de plus en plus petit et de plus en plus costaud. Personne ne peut être spécialiste en tout, mais il se trouve partout un spécialiste en quelque chose, peut-être a-t-on trop d'envie à assouvir pour que germe dans nos têtes le désir de confier à un tiers qui s'y connaît la fabrication d'un magnétoscope, d'une chaise, le ramassage d'une pomme. Les petites entreprises d'antan sont devenues des multinationales ayant su imposer leur savoir-faire en technique, en économie, en marketing en prenant au passage la vie des concurrentes.
    Dans toutes les strates de la société, l'homme est poussé à la compétition, à la recherche de la suprématie sur les autres, à cultiver le secret pour garder une petite avance. Moralité: on se retrouve avec des produits boiteux. Chacun croit avoir la solution unique aux problèmes posés et celui qui lève timidement son doigt n'est plus écouté, pourtant c'est peut-être lui qui a toutes les clés, mais il ne se bat pas contre les autres, il a assez affaire avec lui-même et avec l'énigme à résoudre.
    Sans doute ne naît-on pas égaux, mais un mouvement général se dessine vers l'inégalité, les possédants, comme on les comprend, ont du mal à céder une parcelle de leurs biens. Dans des cas extrêmes, des gens issus de familles reconnues ou de nouveaux arrivistes se mettent à l'abri pour des dizaines de générations et bêtement oublient qu'ils font partie du temps présent. Des gens se battent pour vivre le lendemain, d'autres bâtissent un empire sur la spoliation: que fait la police religieuse?
    Quand la compétitivité aura mis la majorité de nos contemporains à genoux, au profit de quelques uns, il sera alors temps de parler de partage; une bouche / le droit de l'ouvrir. Comme je dis assez souvent: "un bon dialogue pour moi c'est lorsque je parle 50% du temps". Or ceci est extrêmement difficile à comprendre. Bien des personnes ont tendance à couper la parole, à monopoliser le débat, à se présenter comme des meneurs et d'autres ne disent jamais rien ou disent amen.
    Fougue, timidité et autres traits de caractère peuvent expliquer cet état de fait et la personnalité se forge depuis l'enfance. S'il existe des discussions vives avec les parents ou si ceux-ci vous rabaissent au rang de lavette; à partir de votre caractère de départ vous pouvez vous ouvrir ou vous refermer
    C'est ainsi qu'on vous colle une étiquette sans qu'on connaisse un minimum votre personne: la gueule de travers, les habits qu'on porte, la bagnole sont des signes qui ne trompent pas, pas besoin de parler, on est tout de suite catalogué. Donc procéder de cette manière pour juger autrui fait plus marcher les tiroirs que les synapses, ce sont les mêmes personnes qui s'arrogent le droit de critiquer votre façon de vivre car ce n'est pas la bonne. Ils ne s'interrogent surtout pas pour savoir pourquoi ce n'est pas la bonne, c'est évident pour eux: vous ne ressemblez pas à ceux qui sont dans le Figaro ou voici ou par là (couchés sur du papier glacé), vous êtes issus de France-Dimanche et de tout ce monde des horreurs. Ils sont lobotomisé, hypnotisés par le monde des princes et des célébrités auquel ils n'accéderont sans doute jamais. Ils vous repoussent et s'éloignent peu à peu du monde réel.
    On est de passage sur terre, ce n'est pas une raison pour qu'on nous prenne uniquement pour un bout de barbaque. C'est malheureusement la tendance actuelle: dans les hôpitaux on est une maladie, à la Sécu un numéro, à l'armée de la chair à canon, dans la société un consommateur... On peut se poser la question à juste titre de savoir quelle place elle accordera à l'épanouissement de l'individu: convivialité ou homogénéisation des comportements, rapports humains ou soumission au dieu ordinateur, communication par l'intelligence ou par la marketing publicité puissance de l'argent. Ceci est un enjeu pour les années futures pour nos pays "civilisés" et pour les autres car notre modèle de société cherche à s'imposer partout et avec des dégâts reconnus et considérables.
    Comme je le disais au début de ce chapitre, une alternative possible est la surconsommation en prenant en compte que tout est recyclable et réutilisable quasiment à l'infini. Ceci passe par une éducation progressive du citoyen, des industriel, des décideurs pour que le suivi d'un produit soit pris en charge de sa fabrication, en passant par son utilisation, jusqu'à son rejet et son incorporation dans le cycle suivant. Ainsi on peut espérer ?! une nouvelle habitude de consommation entraînant plus de sagesse et de rationalité dans les produits disponibles.

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