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Vers un monde de l'imaginaire
16 mars 2008

11 COURNON (1987)

image002    Cournon est une ville périphérique de l'agglomération de Clermont, elle fait partie du bassin économique de cette dernière, son destin lui est lié.
    C'est en même temps une commune encore à la campagne, puisqu'elle est un lieu de résidence pour beaucoup de gens qui travaillent dans la métropole régionale.
    Cournon, de par son expansion  rapide, atteint  la taille d'une sous-préfecture et commence à revendiquer une autonomie relative, qui se manifeste par une volonté politique de la municipalité de s'équiper en  lieux  publics de  toutes natures cinémas, salles polyvalentes, salles omnisports, musées, manifestations départementales, voire nationales (foire de Cournon).
    Ces volontés sont souvent des voeux pieux, car Cournon est trop près du centre de gravitation que représente Clermont. Les cinémas ont du  mal à s'implanter et à vivre, la foire de Cournon est aussi celle de Clermont, le centre-ville n'est pas réellement attractif, le tissu urbain est trop lâche (habitat surtout individuel) pour que la cité ait une grande cohésion.
    Tout ceci concourt et concourra encore longtemps à faire de Cournon une cité satellite de Clermont.

    Néanmoins, l'autonomie peut s'acquérir progressivement et ceci doit être une volonté d'autant plus forte que l'on est proche d'un autre centre attractif.
    On peut jouer d'une part sur l'attraction économique, ce que Cournon  est en  train de réussir, sur l'attraction touristique et de villégiature, le plan d'eau en est un bon support, si l'on prévoit campings et hôtellerie, sur l'attraction même de la ville, et c'est là où Cournon  pêche un  peu; le centre historique n'a pas de caractère fort (c'est un ancien bourg de campagne) et est trop petit par rapport au nombre d'habitants environnants.
    C'est pour cela que de nouveaux  quartiers (quartier  du Lac notamment) ont tendance à se créer spontanément sur les tissus urbains les plus densifiés, il serait bon maintenant de les réunir par des communications routières et des éléments architecturaux de transition  pour que ces deux centres n'en fassent plus qu'un.

    Un deuxième village  parait  être  aussi  le  troisième  point d'attraction; c'est le Cendre, qui ne fait pas partie à proprement  parlé de la commune mais qui d'un point de vue géographique est proche de ces deux  pôles. En effet, le Cendre a profité de l'extension de Cournon et maintenant ces deux communes sont étroitement proches l'une de l'autre.
    À terme, et si l'expansion continue, le passage d'une commune à une autre se fera sans qu'une frontière tangible n'apparaisse.
    Volonté politique: comment donner une âme, un caractère fort à une conurbation  représentant entre 25.000 et 30.000 habitants? Il faut réunir ces centres pour qu'ils n'en forment plus qu'un, et ceci se traduit par une architecture adaptée à cette volonté.
    Du fait qu'historiquement cette ville n'ait pas de constructions intéressantes, il faudra avoir recours à une architecture moderne et symbolisant bien ce nouveau centre attractif.
    Cela ne se fera pas en un jour, ni en une semaine, mais si la volonté politique d'autonomie de Cournon est forte, elle se réalisera sûrement.
Voilà pour le centre, pôle d'intérêt contrebalançant celui de Clermont, après il faudra motiver ses habitants (logeant souvent dans du pavillonnaire industrialisé) pour leur ville.

    ATTENTION!  Ils  risquent d'être démobilisés, de part leur individualisme exacerbé  par l'architecture de notre fin de XX ° siècle, en effet, ils ne se sentent concernés que lorsqu'ils sortent de leur petit jardinet et qu'ils constatent que les feuilles mortes n'ont pas  été  ramassées par les ouvriers municipaux, que le nid-de-poule juste devant chez eux n'a pas été rebouché.
    Il devient alors difficile d'envisager une prise en charge collective, dès lors qu'on possède une telle mentalité et qu'on considère que l'espace publique s'arrête au droit de sa clôture.
    Chaque espace dans la ville est clairement délimité, de telle sorte que chacun sache où son intervention est située, dès lors il n'existe qu'un grand nombre de petits espaces privés qui deviennent selon qui s'en occupe magnifiques ou abominables.

    Pour moi, cet état de fait; que chacun ait une place et une intervention  précises dans  la  société est la négation d'une vie communautaire, et  ne  peut déboucher que sur un appauvrissement des espaces; trop de stagnation dans les attributions devient une charge  puis un droit.
    Que mon  coeur devient gros, lorsque je traverse une ville où les arbres sont tronqués et mutilés, lorsque les villes arrachent le vert  pour le béton, lorsque RIOM commence  à  devenir une cité sous cloche...Si la ville doit devenir çà, autant la raser tout de suite.

    Au départ, la  ville a été le moyen de mettre en commun certaines valeurs, la tribu pour répartir les profits de la chasse, les places pour les marchés ruraux, les fortifications contre l'envahisseur, les échoppes pour la distribution de biens plus lointains.
    Aujourd'hui  la  ville n'arrive plus à remplir ce rôle de progrès, de  sécurité  et de rassemblement: on y va pour s'ignorer au volant de  sa  voiture,  pour  prendre des  contraventions,  faire des queues :interminables  à  la préfecture ou ailleurs, se faire agresser dans la rue, dépenser son argent de manière futile, rencontrer des mendiants;  c'est  un  peu  la  cour des  miracles,  sans  vraiment avoir en retour des compensations  évidentes: tout peut s'acheter par correspondance, les épiceries des temps modernes sont à l'extérieur des villes, la culture vient chez nous par ondes hertziennes...

    Lorsqu'on fait ce constat, on peut s'interroger sur le rôle futur de la ville, en tout cas aujourd'hui il est dévoyé. On se rend compte que la ville n'attire plus comme avant et que les gens préfèrent se répandre, avoir de l'aise, pouvoir faire le tour de leur maison et la voiture à l'étable, pardon au garage.
    Le  pavillonnaire  gagne sur la plaine comme une traînée de poudre sur un  terrain  explosif, les gens attirés par la ville s'y trouvent eux  et leurs  enfants  piégés, car les emplois sont là où les gens habitent  et non  le contraire  (surtout  avec trois  millions  de chômeurs).
    Ouais!  La ville deviendra ce que les habitants voudront et ce que certaines  personnes  décideront pour eux, je ne m'en fais pas pour la masse, je m'inquiète un peu de ce que feront les responsables sociaux, économiques et judiciaires.

    Abandonnons  les  généralités  et  revenons sur Cournon, c'est une ville type de proximité par rapport à un centre régional, beaucoup ont quittés  les  cités HLM Michelin vers les années 1975 pour s'installer dans  un  petit village calme de la périphérie, leur rêve s'achève là, mais ils n'en sont pas satisfaits: ils ont fui la cité bouillonnante pour rejoindre  une cité, qui par  leur arrivée est en  pleine effervescence.
    Bientôt les cadres à la retraite partiront sous des cieux plus cléments:  la Côte d'Azur ou mieux, un mas en Ardèche (tant pis pour la mer).
    Voyez comme il est simple de glisser d'un sujet à un autre sans que pour cela en devienne inintéressant.
    Cournon n'est entré dans l'histoire que fort récemment, elle est la recordtown régionale de croissance de population pour la fin de ce XX ° siècle et elle en gardera les séquelles pendant un certain nombre d'années, elle sera le témoin d'un goût certain de cette population pour un retour à la campagne et aux valeurs premières de l'individu:  la famille, la terre, la tranquillité.

    Nul ne peut présager l'avenir et dire que cette évolution s'arrêtera là, que Cournon deviendra une ville à part entière avec ses équipements, ses constructions de prestige ou si Cournon deviendra une étape vers la ruralité.
    Dans une optique à  court  terme, environ 100 ans de là, si le rythme actuel  se  maintient, on  peut  prévoir plus finement ce qui  risque de se  passer: Cournon deviendra  une  ville à part entière, avec ses  équipement qui grossiront et ses constructions de  prestige.
    Passons maintenant au projet qui va somme toute dans un sens tout autre mais qui je pense, sera bien adapté à la période actuelle et probablement à venir.

Magasin_de_Vannes_1_Etat du commerce en 1987
    Observations:
    - L'automobile est aujourd'hui dans notre monde occidental le moyen de déplacement majeur de l'homme.
    - Les grandes surfaces fonctionnent en dehors des villes et le long des grands axes routiers.
    - Les centre-villes ont tendance à devenir des lieux de commerces de luxe.
    - Les zones artisanales (ou industrielles) sont à l'échelle de nos  moyens de  déplacement  et  sont  en  passe  de  se  spécialiser  (marchandises en masse). Dans les ZA on trouve:

. Cuisines sur mesure, travail du plastique, salon en tout genre, entrepôt de congelés, concessionnaires, automobiles, matériaux de construction, hyper trucs

Analyse du petit commerce
    - Il est en passe de mourir, car il n'a pas su s'adapter à l'environnement actuel, il n'est pas allé à la rencontre des nouveaux clients (lotissements, ZUP, ...).
    - Il est resté dans les zones traditionnelles des commerces (bourgs).
    - Il ne peut offrir une capacité d'accueil suffisante (manque de parkings).
    - Il ne peut offrir des prix comparables aux grandes surfaces (pas de coopératives d'achat).
    - Il n'offre pas un plus tangible par rapport aux grandes surfaces (qualité du produit, accueil des clients, personnalisation du magasin par une décoration adaptée).
    - Il reste sur un tissu urbain où les charges deviennent de plus en plus importantes: taxe de parking, foncières et professionnelles.
Conclusion:
    Si le petit commerce veut survivre, il doit soit:
    - Vendre des produits de meilleure qualité que les grandes surfaces (luxe en centre-ville, il ne restera que les riches).
    - Aller à la rencontre de  la  clientèle  dans  les  nouveaux  lotissements (commerce de quartier).
    - Utiliser les mêmes armes que les grandes surfaces en offrant un plus par rapport à elles (parking suffisant, produit de qualité et / ou artisanaux, architecture et décoration différente, installation sur les voies de communication).
    Je m'intéresserai  au  dernier cas,  car c'est celui qui crée le challenge le plus motivant, les autres sont soit statiques (rester en centre  ville),  soit  de  fuite  pour  une  certaine  tranquillité  (implantation de petits commerces dans les lotissements).

Pourquoi m'intéresser au petit commerce?
    - Au  moment  où  l'individualisme  bat  son  plein dans le monde occidental, nous sommes en train de retrouver les valeurs premières de l'individu,  même  si  l'association  d'individus  pour  une  oeuvre collective trouve encore son utilité.
    - Néanmoins, l'individu reste la cellule de base de notre société et tout se fait par lui, il fait son travail d'autant mieux qu'il ne  passe  pas  par des  intermédiaires (employé de quelqu'un, de quelque chose: une société, un pays).
    - Encore faut-il  que les autres individus ne lui barrent pas la route dans  sa  progression, de là  l'utilité  de  passer  par  une association  avec  d'autres  individus pour réaliser un but clairement défini.
    - Le commerce dans une ville est le reflet de son dynamisme, de sa capacité à contenter et à garder sa population. Une ville doit garder à l'esprit cette fonction première, ne serait-ce que pour des raisons électorales et pour la conscience collective de la communauté.
    - Par le biais de l'union des commerçants de Cournon une telle entreprise est envisageable, pour faire progresser le commerce et en faire bénéficier l'individu (rapport consommateur / commerçant).
    - Quoi de plus  rassurant,  et  plus  névrosant, que de faire ses courses  dans  un  supermarché où  l'on  atteint  l'anonymat le plus complet, où l'on est, non pas une personne mais un numéro de compte en banque.
    - De là, l'idée de créer le petit commerce de l'an 2000:
    - bien adapté aux exigences de communications d'aujourd'hui (voiture).
    - bien placé par rapport au réseau de communications (trame viaire et fréquentation).
    - répondant au souhait de la qualité des produits ou services rendus.
    - répondant au souci de la qualité de l'accueil: rapport  d'individu à individu.
    - répondant aux désirs esthétiques des clients: qualité de l'architecture et de l'agencement des magasins.

    Bien parlé, et des projets il y en a pléthore notamment en ce qui concerne Cournon; le jumelage avec Longwy (en Lorraine).
Gardez le sourire.

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